Préparer sa Retraite en tant que Pharmacien

Auxiliaire - 31/07/2025

Pharmacien : comment préparer sa retraite et quand la prendre (le capital de la vente de la pharmacie) : fiscalité par rapport à la retraite

 

Vous avez passé des années à faire tourner votre officine. Le quotidien, les patients, l’équipe, les stocks et les normes. Puis un jour, autour de 55 ans (parfois avant, parfois après) une autre pensée émerge : et moi, dans tout ça ?

 

Vendre sa pharmacie est une décision stratégique, qui touche à la fois votre patrimoine, votre avenir financier et, bien sûr, votre retraite. Cependant, entre les règles de la CAVP, les possibilités d’exonération de plus-value, les choix entre rente et capital, les placements post-cession, ou encore le bon moment pour céder… pas facile d’avoir une vision claire. 

 

Alors prenons le temps de tout poser à plat dans cet article. Avec pour objectif : vous donner les clés pour aborder cette transition.

Pourquoi il ne faut pas attendre pour préparer sa retraite 

À 35 ans, on pense encore avoir le temps.

À 50, on commence à faire des simulations.

À 55, il est grand temps d’anticiper. Pourquoi ?

 

1. Parce que le temps joue pour vous… ou contre vous

 

Contrairement à ce qu’on croit parfois, préparer sa retraite ne commence pas à 64 ans. Ça se joue dès 50 ans, parfois même avant. Pourquoi ? Tout simplement parce que les dispositifs sont nombreux, techniques, et que certains avantages fiscaux ou sociaux se déclenchent à condition de bien anticiper.

 

Par exemple, dans le régime des pharmaciens, vous cotisez auprès de la CAVP (Caisse d’Assurance Vieillesse des Pharmaciens), en plus du régime de base. Or, la retraite dépend :

  • Du nombre de trimestres validés,
  • Des revenus déclarés (les dernières années comptent beaucoup),
  • Et du moment où vous liquidez vos droits.

 

Un pharmacien libéral qui liquide à 62 ans sans avoir tous ses trimestres peut perdre jusqu’à 25 % de pension à vie. À l’inverse, décaler de quelques trimestres peut rapporter plusieurs centaines d’euros par mois.

 

2. Parce que vendre sa pharmacie change la donne

 

La cession de votre officine est le pivot de votre stratégie retraite. D’abord parce qu’elle constitue votre capital de départ, mais aussi parce que :

  • Elle peut ouvrir droit à une exonération de plus-value (sous conditions),
  • Elle doit être synchronisée avec votre départ effectif à la retraite,
  • Elle peut impacter le calcul de vos pensions selon votre statut fiscal (BNC, SEL, etc.).

 

D’où l’importance de simuler plusieurs scénarios, en lien avec votre expert-comptable, mais aussi avec des spécialistes de la cession officinale.

Quand vendre sa pharmacie ? Pas trop tôt, mais surtout pas trop tard

 

La tentation de  « tenir encore quelques années » est fréquente. Et parfois justifiée : un chiffre d’affaires en hausse, une équipe en place, des remboursements presque finis. Attention à ne pas louper le coche ! 

 

Voici un tableau de repères pour poser les jalons :

 

Âge

Avantages

Risques

60 ans

Vous partez en avance, capitalisez sur la vente, réorientez votre vie

Pension partielle si trimestres incomplets

62 ans (âge légal)

Départ standard, exonération possible, stratégie retraite optimale si anticipée

Il faut avoir tous ses trimestres ou accepter une décote

65-67 ans

Retraite à taux plein assurée, plus de cotisations

Risque d’épuisement, marché de la cession moins favorable, exonérations fiscales parfois inaccessibles

 

L’exonération de plus-value (article 151 septies A du CGI) exige que la vente ait lieu dans un délai de 24 mois avant le départ à la retraite. Donc pas question d’attendre trop longtemps.

Capital ou rente ? La question à 300 000 euros

 

Une fois la pharmacie vendue, vous vous retrouvez avec un capital. Mais comment l’utiliser ? Le transformer en rente viagère, en revenus locatifs, en assurance vie ? Il n’y a pas de réponse unique. Néanmoins, chaque option suppose :

  • Une réflexion sur votre niveau de vie souhaité,
  • Le montant de vos pensions (CAVP + régime général),
  • Vos éventuelles charges (résidence secondaire, enfants, fiscalité locale…).

 

Le bon réflexe est d'évaluer vos besoins réels à horizon 5, 10, 20 ans car le coût de la retraite est souvent sous-estimé.

La fiscalité sur la vente de votre pharmacie

 

La vente d’une officine peut générer une plus-value importante. Or, cette plus-value est imposable, sauf si vous anticipez bien.

 

Première chose à comprendre : qu’est-ce qu’une plus-value professionnelle ? Eh bien c’est la différence entre :

  • Le prix de vente de votre fonds de commerce (ou parts de SEL),
  • Et sa valeur comptable (ou prix d'acquisition des parts)  

Exemple : vous vendez votre pharmacie 600 000 €, et elle est inscrite à 100 000 € en comptabilité. → Plus-value = 500 000 €

 

Bonne nouvelle : des exonérations existent ! 

 

Toujours selon l’article 151 septies A du Code Général des Impôts, il s'agit d'un dispositif qui permet d’exonérer totalement la plus-value si :

  • Vous partez à la retraite dans un délai de 24 mois après la vente (ou 24 mois avant),
  • Vous cessez toute activité professionnelle (y compris en société),
  • Vous êtes gérant majoritaire ou exploitant individuel.

 

 Si vous exercez en SEL, il faut aussi céder vos parts dans ce même délai. Et si vous ne remplissez pas les conditions du 151 septies A, vous pouvez bénéficier sous certaines conditions :

  • D’un abattement renforcé pour durée de détention
  • D’un taux réduit d’imposition selon les cas (IR, prélèvements sociaux…).

 

Cela peut fortement atténuer la facture fiscale.

Impôt sur le revenu ou Impôt sur les sociétés ?

 

Tout dépend de votre forme juridique :

  • En entreprise individuelle ou SELARL à l’IR, la plus-value est imposée à l’impôt sur le revenu.
  • En SEL à l’IS, c’est la société qui réalise la plus-value, et vous serez imposé lors de la distribution des dividendes ou de la cession de parts.

 

Encore une fois, le montage juridique influe directement sur l’issue fiscale. D’où l’importance d’un accompagnement ciblé.

Ce que change le capital de la vente pour votre retraite

 

Une fois la pharmacie vendue, vous disposez en général d’un capital conséquent. Attention, ce capital ne fait pas office de retraite à proprement parler.

Est-ce que le capital de vente est pris en compte dans vos droits ?

 

Non. Le capital issu de la vente n’entre pas dans le calcul de vos pensions CAVP ou régime général. Ce n’est pas une cotisation, c’est un actif patrimonial.

 

Cependant, il peut :

  • Compléter votre revenu de retraite,
  • Être placé pour générer des revenus complémentaires (intérêts, loyers, dividendes…),
  • Servir à acheter un bien, constituer une assurance vie, ou sécuriser votre succession.

Faut-il tout placer ? Réinvestir ? Dépenser ?

 

Là encore, pas de réponse unique. Mais voici les grandes options : 

 

Usage du capital

Avantages

Risques

Assurance vie

Fiscalité allégée à long terme, transmission facilitée

Plafonds de versement, rendement dépendant du contrat

Immobilier locatif

Revenus réguliers, valorisation du patrimoine

Gestion locative, fiscalité sur les loyers

Rente viagère

Revenu garanti à vie, sécurisé

Irrévocable, dépend du taux de conversion

Placements financiers (PEA, titres)

Flexibilité, diversification

Volatilité, besoin d’accompagnement

 

Le bon réflexe est de construire un panier de solutions adapté à vos besoins réels, avec l’aide d’un conseiller.

Conclusion : vendre, oui… mais stratégiquement 

 

Préparer sa retraite en tant que pharmacien est une affaire de synchronisation, entre fiscalité, capital, régime de retraite… et ambitions personnelles.

 

Anticiper, c’est :

  • Simuler votre retraite à 50 ans,
  • Étudier votre fiscalité avec soin,
  • Choisir le bon moment pour céder,
  • Utiliser votre capital à bon escient.
  • Et surtout, ne pas rester seul face à ces enjeux complexes. 

 

Vous envisagez de vendre votre pharmacie dans les années à venir ? L’équipe de L’Auxiliaire Pharmaceutique peut vous aider à faire les bons choix, au bon moment. Discutons-en.